Résumé du livre Buveurs de vent - Franck Bouysse
Ils sont quatre, frères et sœur, nés au Gour Noir, cette vallée coupée du monde, perdue au milieu des montagnes. Marc d'abord, qui ne cesse de lire en cachette. Matthieu, qui entend penser les arbres. Puis Mabel, à la beauté sauvage. Et Luc, l'enfant tragique, qui sait parler aux grenouilles, aux cerfs et aux oiseaux, et caresse le rêve d'être un jour l'un des leurs.
Tous travaillent, comme leur père, leur grand-père avant eux et la ville entière, pour Joyce, le propriétaire de la centrale électrique, des carrières et du barrage. Joyce, le tyran, l'animal à sang froid...
Dans une langue somptueuse et magnétique, Franck Bouysse nous emporte au cœur de la légende du Gour Noir, et signe un roman aux allures de parabole sur la puissance de la nature et la promesse de l'insoumission.
Critique littéraire de ReadTrip à propos de Buveurs de vent - Franck Bouysse
Voilà un titre de Franck Bouysse, très déstabilisant. J’ai débuté ma lecture de "Buveurs de vent" en me disant que je risquais d’avoir un coup de cœur. L’histoire en elle-même (cette ville imaginaire tenue de main de maître par un homme mystérieux qui fait régner sa loi) ainsi que la façon de raconter les aventures d’une famille m’a grandement fait penser à plusieurs très bons romans américains que j’ai pu lire dans le genre et notamment à "Betty" de Tiffany McDaniel pour lequel j’avais eu un coup de cœur.
Il faut savoir que cette histoire est un peu racontée à la manière d’un conte (pas tout le temps, mais par moment et c’est, je pense, l’un des éléments qui déstabilise un peu le lecteur). De plus, il y est aussi beaucoup question de religion, de passages de la Bible ou de l’Ancien Testament ou encore d’œuvres de la littérature telles que "L’île au trésor" de Robert Louis Stevenson (que j’ai lu et pas forcément apprécié au demeurant). Tout cela englobe donc le récit dans une sorte de brouillard où la vie réelle des personnages se mêle à des moments presque fantasmagoriques. Et si l’écriture de l’auteur est toujours aussi belle, par moment, j’ai trouvé que Franck Bouysse était trop dans la métaphore, trop dans l’image et du coup son histoire manquait de clarté parfois et d’une certaine consistance.
Malgré tout, "Buveurs de vent" est resté très agréable à lire parce que tout simplement l’auteur manie les mots, les phrases, les comparaisons et les métaphores avec une certaine virtuosité et beaucoup de poésie. J’ai adoré tout ce qui touchait à ses thèmes récurrents tels que la famille, le caractère taiseux de certains personnages ou encore la liberté. J’ai beaucoup aimé le récit dès que celui-ci se recentrait sur la fratrie de la famille. Une fratrie unie, et ce, malgré les années et malgré les épreuves et portée littéralement par Mabel, la seule fille.
D’ailleurs, comme souvent chez Franck Bouysse, on note que les hommes ne brillent pas toujours par leur intelligence ni leurs qualités et qu’au contraire, les femmes savent faire preuve de force, de détermination et de clairvoyance. Cependant, il faut également noter que ces femmes sont au cœur de quelques scènes de sexe que j’ai trouvé parfois dérangeantes. Si la liberté sexuelle fait totalement partie d’une pensée féministe, j’ai tout de même eu du mal, notamment avec une scène au début.
Comme quasiment toujours avec Franck Bouysse, on est plongé dans une sorte de huis clos (ici une vallée) dans lequel les événements s’écoulent au rythme de la vie, c’est-à-dire assez lentement, où la nature est très présente et les humains peu bavards et parfois violents. En ce sens, c’est donc du pur Franck Bouysse. Et si j’ai aimé globalement le rythme de "Buveurs de vent", la fin quant à elle m’a laissée un peu perplexe. J’ai aimé certains éléments, mais je l’ai aussi trouvé un peu trop précipitée et abrupte. Même si j’ai compris l’image finale, j’aurais aimé plus de développement.
« Buveurs de vent » est un roman finalement très sombre malgré les quelques touches de lumière que l’auteur a choisi de disséminer tout du long. C’est une vision de la vie et de l’humain que l’on retrouve très souvent dans sa biographie et qui sonne malheureusement très souvent juste et réaliste.
J’ai donc passé un bon moment de lecture dans l’ensemble avec ce titre même si je ne peux m’empêcher d’être un peu frustrée parce que dans le fond, il avait tout pour être un coup de cœur, mais ce ne fut pas le cas à cause de certains choix narratifs et stylistiques faits par l’auteur. Je ne me permettrais pas de remettre en question son travail d’écrivain et les libertés qu’il a décidé de prendre, c’est juste que celles-ci ne correspondaient pas vraiment à mes goûts ni même à mes attentes. Et malgré une fratrie bien pensée, "Buveurs de vent" m’a beaucoup moins touché que "Grossir le ciel" ou encore "Pur sang" du même auteur, pour ne citer que ces deux titres-là.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
Ajouter un commentaire