Dans la cave - Minette Walters

"Dans la cave" est mon premier roman de Minette Walters et si ça n'a pas été un sans-faute, cela fut une bonne lecture et une bonne découverte. J'ai adoré le début du roman. On retrouve une écriture directe, frappante, qui nous met tout de suite dans une ambiance de huis clos glaçant, malsain e poignant. 

Alors attention, même si "Dans la cave" traite de l'esclavage moderne, il n'y a pas de passages vraiment dégueulasses ou explicites et puis très vie, on rentre dans le côté vengeance de Muna. On passe donc finalement assez peu de temps sur sa condition d'esclave dans cette famille africaine expatriée en Angleterre. Et j'ai trouvé cela un peu dommage, non parce que j'aurais aimé un récit putassier, mais parce que je pense que si l'auteure avait exposé plus en profondeur sa situation, son plan de vengeance n'en aurait été que plus jouissif. J'ai aussi aimé le fait que Minette Walters ait écrit un roman qui brouille les genres, mélangeant le drame, le contemporain, le thriller et flirte même avec le fantastique.

Le récit en lui-même est raconté du point de vue de Muna même si l'on a un narrateur externe, on est vraiment centré sur cette jeune fille, son vécu, ses ressentis et ses réflexions. C'est ce qui donne une plume recentrée sur l'essentiel, mais cela correspond finalement bien à Muna qui n'a malheureusement pas eu la chance d'aller à l'école. J'avoue que j'avais un peu peur en commençant "Dans la cave" qu'il soit trop court. J'ai souvent du mal avec les petits romans avec lesquels j'ai souvent un goût de trop peu. Mais pas avec celui-ci. Et j'ai trouvé cela un peu dommage, non parce que j'aurais aimé un récit putassier, mais parce que je pense que si l'auteure avait exposé plus en profondeur sa situation, son plan de vengeance n'en aurait été que plus jouissif. J'ai trouvé les différents personnages plutôt bien écrits et bien que certains soient vraiment abjects de bout en bout, d'autres sont plus nuancés et donnent une certaine psychologie et une certaine profondeur au récit.

J'ai par contre moins adhéré à la fin ou plutôt aux fins. En effet, dans cette version, nous avons deux fins, l'une écrite pour une précédente édition et l'autre écrite pour la réédition. Même si j'ai clairement préféré l'une des deux fins, j'ai dans l'ensemble trouvé qu'elles étaient très abruptes et un peu trop floues à mon goût.

Enfin, bien que j'ai cru en lisant le résumé que l'histoire de "Dans la cave" était tiré d'un fait réel, il me semble après lecture que ce n'est pas le cas. Néanmoins, il ne faut pas oublier que malheureusement, et bien que cela soit révoltant, ce genre de situation d'esclavage moderne existe toujours dans le monde. "Dans la cave" est donc un roman qui m'a dans l'ensemble séduite par son ambiance et ses personnages et qui m'a surtout donné envie de découvrir d'autres pans du travail de Minette Walters. Un petit récit anxiogène qui se dévore en apnée.