Résumé du livre La part des ténèbres - Stephen King
"Tu croyais pouvoir te débarrasser de moi. Tu pensais qu’avec un enterrement bidon pour mes fans et pour la presse, tout serait réglé. Tu te disais : "Ce n’est qu’un pseudonyme, il n’existe même pas." Tu te disais : "Fini George Stark, maintenant consacrons-nous à la vraie littérature…" Pauvre naïf ! Non, ne t’imagine pas que tu vas pouvoir si facilement te débarrasser de moi. Je suis ton double, ta part de ténèbres… Et j’aurai ta peau !"
Thad Beaumont et son pseudonyme George Stark n’ont fait qu’un pendant douze ans. Jusqu’à ce jour où l’écrivain décide d’écrire sous son vrai nom. Alors, quand on a signé des thrillers ultraviolents, se venger de celui qui a voulu vous faire disparaître est un réel plaisir…
Adapté au cinéma par George A. Romero en 1992, La Part des ténèbres nous plonge, sous la plume du maître inégalé de l’horreur et du suspense, dans les régions les plus reculées et les plus obscures qui soient : au fond de nous-mêmes.
Critique littéraire de ReadTrip à propos de La part des ténèbres - Stephen King
J’étais très impatiente de découvrir ce roman de King et j’en attendais beaucoup. Alors est-ce l’effet "grosses attentes" qui une fois de plus aura eu raison de moi ou non mais toujours est-il que globalement, je ressors un peu déçue de cette lecture. J’ai finalement sauté le pas de car j’ai découvert il y a peu "Minuit 4" dans lequel la nouvelle "Le molosse surgit du soleil" est mise en rapport avec "Bazaar" et "La part des ténèbres".
Tout d’abord, on sait que King s’inspire très souvent voire pratiquement tout le temps de son passé, d’un élément de sa vie ou d’un événement qu’il a vécu pour écrire. Dans "La part des ténèbres" j’ai eu le sentiment au départ que j’étais pratiquement dans de l’autobiographie tant les parallèles avec sa vie sont flagrants. En effet, dans ce roman, on suit un écrivain qui vit avec sa femme et ses deux jeunes enfants, qui vient de traverser un gros épisode d’alcoolisme et qui a arrêté de boire depuis peu, mais également un auteur qui écrivait des romans assez trash sous un pseudonyme. Malheureusement, cet auteur a fini par se faire démasquer par un étudiant qui a fait le rapprochement et a voulu le faire chanter et au lieu de céder à ce chantage, il a préféré mettre en scène la mort et l’enterrement de ce "double" littéraire… Si vous êtes un minimum au courant de la vie de Stephen King, alors je pense que ce résumé vous parlera énormément.
Cette entrée en matière donne donc le sentiment que "La part des ténèbres" doit être l’un des romans les plus personnels de King et comme j’aime toujours en apprendre plus sur mon auteur favori, je me suis dit que j’allais forcément aimer. Sauf qu’assez vite, j’ai eu la sensation de tourner en rond. Si le roman débute comme une sorte de thriller avec le shérif Pangborn qui enquête sur des meurtres ultra sanglants et qui est persuadé de tenir le coupable en la personne de Thad, assez rapidement, on tombe dans un récit beaucoup plus introspectif et il faut le reconnaître, aussi beaucoup moins palpitant.
En fait "La part des ténèbres" est un roman sur la dualité. Bien sûr, ici, cette dualité est abordée sous le prisme du travail de l’auteur, de cette sorte d’inspiration propre qui prend pratiquement possession de son corps lorsqu’elle est mise en action et avec King, on y rajoute forcément une petite dose d’horreur ou en tout cas de gore, mais au fond, l’auteur aborde une dualité que nous avons tous au fond de nous. Car en effet, même si de premier abord, on pourrait se dire que Thad représente le bien et George sa "Part des ténèbres" et donc le mal absolu, dans les faits, comme pratiquement toujours avec King, les protagonistes sont nuancés et bien loin du manichéisme que l’on pourrait imaginer.
J’ai donc beaucoup aimé les instants de nuances, lorsque finalement les deux personnages s’entremêlent et où les limites se font plus floues. Mais il est vrai aussi que j’avais parfois l’impression que l’on revenait beaucoup sur la même chose avec cette sensation de sur place, un enjeu finalement faible et donc une tension assez peu présente.
Cette dualité entre Thad et George est également une énorme métaphore avec l’addiction. L’auteur aborde d’ailleurs cela de façon plus frontale à plusieurs reprises quand Thad ressent l’envie de se remettre à fumer et surtout de prendre un verre lorsque sa part plus sombre s’immisce en lui. "La part des ténèbres" est le dernier roman que King a écrit avant de se désintoxiquer de toutes les addictions qu’il avait à l’époque. C’est donc le dernier roman qu’il a écrit potentiellement en prenant encore des substances et en buvant beaucoup et en toute logique, cela se ressent dans l’histoire.
Stephen King a également ajouté à ce roman une paire de jumeaux (les enfants de Thad) pour renforcer, je pense cette idée de duo, mais j’ai trouvé cet élément au final assez superflu et assez mal exploité dans le sens où pour moi, il n’apportait pas vraiment de point de vue supplémentaire sur cette dualité. L’autre souci que j’ai eu avec ce roman, c’est que je ne me suis que très peu attaché à Thad. Et donc en toute logique, j’avais du mal à ressentir et à partager ses doutes, ses angoisses, ses défis personnels ou encore ses peurs. Je me fichais un peu de ce qu’il pouvait lui arriver et en toute franchise, j’aurais même aimé une fin bien plus noire que celle proposée. La fin n’est pas ratée pour autant, mais je crois qu’au vu de la thématique et de la globalité du roman, j’aurais apprécié une fin plus jusqu’auboutiste.
Attention par contre, c’est un livre de King dans lequel on a vraiment des passages très sanglants et gores que ce soit dans la description des meurtres commis par George ou dans la description même de ce personnage qui tombe littéralement en lambeaux et dont la chair purulente est décrite avec précision donc sachez que c’est une histoire dans laquelle King ne fait pas dans la dentelle et dans laquelle de manière globale, on a souvent une ambiance un peu dégoutante et poisseuse.
Sans surprise, "La part des ténèbres" est donc un roman dans lequel on retrouve des thématiques chères à King comme le travail de l’écrivain, l’angoisse du "pas assez bien", la dépendance ou encore les liens filiaux, mais j’ai trouvé qu’il n’apportait rien de plus quant à ces thématiques par rapport à ce que j’ai pu lire dans d’autres de ses romans. C’est une histoire qui se passe entre Ludlow et Castle Rock ce qui permet de la placer dans son multivers. Le lien est aussi fait grâce à certains personnages qui sont également présents dans "Bazaar" ou encore "Sac d’os".
Je crois que globalement, ce que j’ai préféré dans "La part des ténèbres" fut l’ambiance générale, mais je regrette un manque de rythme dans la partie centrale du roman ainsi qu’un manque d’empathie de ma part envers Thad et sa famille ce qui fait que j’étais moins investie dans ma lecture. Un roman dont j’attendais beaucoup et peut-être un peu trop. Je suis heureuse de l’avoir enfin lu, mais je reconnais que je m’attendais à autre chose, car en plus, c’est un livre qui est souvent décrit comme l’un des piliers de la bibliographie de Stephen King. Bien sûr, cela ne m’empêchera pas de découvrir la suite des romans de l’auteur. J’espère juste que le prochain m’accrochera beaucoup plus.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
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