Résumé du livre Les ravagé(e)s - Louise Mey
À la brigade des crimes et délits sexuels, les jours se suivent et se ressemblent, charriant leur cortège de victimes traumatisées et de pervers sûrs de leurs droits. Pas évident pour Alex Dueso, flic et mère célibataire, de conserver toujours son empathie pour les unes, son sang-froid face aux autres...
Quand soudain les statistiques se mettent à dérailler. Dans ce commissariat du nord de Paris, on n'a jamais vu ça : une succession d'agressions sans précédent vient confirmer l'apparition d'un prédateur d'un nouveau genre...
Critique littéraire de ReadTrip à propos de Les ravagé(e)s - Louise Mey
Ça y est, j'ai enfin lu mon premier Louise Mey et je comprends ce qui plaît tant dans son écriture même si personnellement, j'ai quelques petites réserves. Dès le début de ma lecture de "Les ravagé(e)s", ce roman m'a directement fait penser au film "Polisse" dans sa construction, le traitement de ses personnages, l'ambiance, ... "Polisse" est un film choc que j'aime beaucoup et du coup, j'appréciais assez de retrouver des points communs même si je me demandais parfois si l'auteure ne s'était pas un peu "trop" inspiré justement.
On a donc une succession de scènes de la vie quotidienne d'Alex, le personnage principal, mais surtout de la vie de la brigade. Une succession qui donne justement le sentiment de découpage très scénaristique et qui personnellement m'a beaucoup plut parce que j'ai trouvé que ça donnait du rythme et de manière générale, je ne me suis jamais ennuyée dans ce roman. J'ai aimé le choix de l'auteure de créer cette brigade spécialisée dans les crimes sexuels, car cela permet vraiment de centrer son propos et sincèrement, je trouve que cette idée mériterait vraiment de voir le jour dans le système policier français.
L'écriture de Louise Mey m'a donc beaucoup plut. Un style direct, incisif et surtout extrêmement réaliste que ce soit dans l'écriture de ses personnages, de ses dialogues ou des actions mises en place. Elle n'hésite pas à être crue et à plonger le lecteur dans le noir et le glauque pour le mettre face à une réalité que l'on aimerait parfois occulter. J'ai d'ailleurs trouvé intéressant qu'elle intègre à "Les ravagé(e)s" de véritables statistiques sur les crimes sexuels. Attention donc pour les futurs lecteurs, sachez que certains passages sont très crus et peuvent clairement heurter les plus sensibles.
J'ai trouvé les personnages très bien écrits. Tous les membres de cette brigade m'ont paru réalistes avec leurs qualités et leurs défauts. J'ai adoré la dynamique et l'unité de cette section malgré les problématiques politiques, judiciaires et administratives dont elle doit parfois faire face. Elle nous montre comme il est parfois difficile pour la police, malgré toute leur bonne volonté, d'arriver au résultat qu'on attend d'eux parce qu'ils ne sont pas le seul maillon de la chaîne.
Louise Mey montre également au travers de ses personnages qu'on ne peut jamais vraiment travailler dans ce type de service, au contact de telles horreurs, sans être un minimum impacté et en restant 100 % objectif. En tant qu'humain, c'est impossible. Même avec toute la meilleure volonté du monde, ils sont imprégnés par ce qu'ils vivent, ce qu'ils voient et entendent et cela influe forcément sur leur personnalité.
J'ai adoré les dialogues directs, coup de poing quand il le faut, mais aussi parfois bourrés d'humour. Un humour souvent cynique, mais que cette brigade a besoin de verbaliser pour prendre un peu de distance par rapport aux situations qu'ils vivent et traitent.
Avant de débuter cette lecture, je pensais découvrir un roman poignant, mais assez manichéen, très centré sur la défense des femmes, avec le pendant "Les hommes sont tous des criminels qui ne pensent qu'avec leur service trois pièces et les flics ne savent apporter aucune aide aux victimes". Mais j'ai été très agréablement surprise de découvrir un récit beaucoup plus nuancé que ça et heureusement, car sinon j'aurais été franchement déçue. L'auteure a choisi de traiter cette thématique du viol sous un angle assez inattendu et plutôt intéressant même si la fin était pour moi une peu bâclée et décevante par certains aspects. Une fin qui peut ouvrir à de nombreuses interprétations. Je me suis fait la mienne, mais je serais vraiment curieuse d'en parler avec l'auteure, car je ne suis pas certaine d'être arrivée à la conclusion qu'elle voulait faire passer.
"Les ravagé(e)s" est classé comme étant un thriller. Personnellement, je dirais plutôt que c'est un bon contemporain noir, mais pas un thriller, car je n'y ai pas vraiment trouvé de suspense. Pour ce qui est des quelques éléments qui sont censés êtres des révélations, j'avais tout deviné bien à l'avance donc ça n'a pas gâché ma lecture, mais si le but était de retourner le cerveau, alors c'est raté.
J'avais cru entendre que "Les ravagé(e)s" était hyper féministe. Pour ma part, je trouve que c'est plutôt un très bon roman noir sur les violences sexuelles, même si je comprends pourquoi on lui colle cette étiquette féministe. Une lecture donc qui m'a franchement embarquée et plutôt surprise et un style auquel j'ai clairement accroché même si pour moi, la fin est un peu bâclée et décevante et que le suspense n'était pas forcément au rendez-vous. Mais il est certain que je lirai avec beaucoup de plaisir et de curiosité d'autres romans de Louise Mey, car on sent que cette auteure à des choses à dire et qu'elle les dit plutôt bien.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
Ajouter un avis