Nous les menteurs - E. Lockhart

J’avais pas mal entendu parler de ce roman, il y a de ça de nombreuses années et il est vrai que je l’ai laissé dormir très, très longtemps dans ma pile à lire. Pourquoi ? Probablement parce que je m’imaginais que ce serait un énième roman young adult avec de jeunes gens riches, beaux et malgré tout déprimés par la vie. Un roman, en somme, que je risquais fort de ne pas apprécier. Et si ce livre ne fut clairement pas un coup de cœur, je dois avouer que malgré tout, il m’a surprise par son contenu et que si je sais d’avance que je vais avoir du mal à en parler, je sais aussi que dans l’ensemble, c’est une histoire qui m’a plutôt plut.

Tout d’abord, lorsque j’ai débuté ma lecture, j’ai été plutôt dubitative puisqu’au premier abord, on est propulsé dans un univers type Gossip Girl, avec des adolescents de la haute, venant d’une famille ultra aisée américaine qui chaque été se retrouvent sur leur île privée pour les vacances. Je visualisais déjà les corps sveltes, bronzés, les cheveux blonds et les problèmes à deux balles parce que c’est ce qu’on nous laisse sous-entendre dans les premiers chapitres. Et puis assez rapidement, une drôle d’ambiance s’installe, de façon assez insidieuse.

Cela est très fortement appuyé par la narration puisque dans "Nous les menteurs" nous allons suivre l’histoire racontée à la première personne, du point de vue de Cadence, l’une de ces adolescents qui forment un groupe très uni avec trois autres jeunes étant tous plus ou moins ses cousins. De plus, rapidement, une romance va venir s’installer et j’ai commencé à tiquer. J’avais peur que tout tourne autour de ça. Heureusement, assez vite aussi, un événement va survenir qui va provoquer en perte partielle de la mémoire de Cadence et c’est là que pour moi, le roman commence à vraiment devenir intéressant. Parce qu’on va naviguer dans cette histoire au milieu de la brume et des souvenirs éparses de Candence. Comme elle, on va essayer de recomposer le cours des événements et faire jaillir la vérité. Du coup, le style narratif particulier risque de ne pas plaire à tous les lecteurs, mais je l’ai trouvé tout à fait adapté à l’histoire et à l’ambiance que l’auteure a voulu insuffler.

Avec "Nous les menteurs" on va vraiment aborder les thématiques des apparences trompeuses, des héritages dans tous les sens du terme, mais aussi d’autres thématiques très fortes que je ne peux bien sûr pas nommer, car cela serait totalement spoilant. Car oui, contre toute attente de ma part, il y a une grosse part de suspense et de mystère dans ce roman et c’est, je pense, ce qui fait qu’au bout du compte j’ai apprécié roman.

Car au-delà de ça, il faut bien avouer que cette ambiance familles ultra riches américaines et personnages qui ont été aisés toute leur vie ne me parlait pas vraiment et ce n’est généralement pas le type de personnage auquel je m’attache. Malgré tout, E. Lockhart a su les rendre moins lisses et prévisibles que je l’aurais cru et cette quête de la vérité et des souvenirs amène une dimension supplémentaire qui permet de lier tous les personnages entre eux.

Si j’avais deviné une partie de la fin, j’avoue que l’auteure a tout de même su me surprendre par certains aspects et je trouve que ce titre est d’une profonde tristesse et d’une noirceur assez poussée. Donc oui, en soi, c’est un livre qui peut totalement être lu par des lecteurs adolescents. Malgré tout, sachez en tant que parents que ce n’est pas non plus un livre léger, loin de là. Néanmoins, je pense que ce titre peut être une chouette porte d’entrée pour les lecteurs jeunes adultes vers le thriller et pourquoi pas le roman noir.

"Nous les menteurs" fut donc pour moi une bonne lecture dont je pense, je vais me souvenir un petit moment. C’est typiquement le genre de livre sur lequel je n’aurais pas misé grand-chose et qui a su me surprendre en bien alors si vous avez envie d’un thriller soft autour d’une histoire de famille et de perte de mémoire, je vous conseille de vous pencher dessus, car en plus de ça, il se lit très rapidement !