Mes hauts, mes bas et mes coups de coeur en série - Becky Albertalli

C’est le second roman de Becky Albertalli que je lis et je pense que mon avis sur celui-ci sera grosso modo le même que pour "Moi, Simon, 16 ans, homo sapiens" c’est-à-dire que j’aurais probablement beaucoup aimé ce titre lorsque j’avais 14/15 ans mais aujourd’hui, c’est vraiment trop adolescent et trop facile comme écriture pour moi.

Alors en soi, "Mes hauts, mes bas et mes coups de coeur en série" est une histoire sympathique et facile à lire oui, mais malheureusement, je ne me suis pas du tout attachée aux personnages (vous me direz, c’est peut-être aussi dû à mon âge et à ceux des protagonistes.). Au-delà du fait que je ne sois pas la cible, j’ai tout de même eu beaucoup de mal avec les jumelles Molly et Cassie. Cassie que j’ai trouvé un peu égoïste et Molly qui m’a rapidement fatigué à constamment se plaindre et à faire une montagne de pas grand chose.

Alors vous me direz, c’est finalement assez réaliste puisque c’est vrai que lors de l’adolescence, un détail peut rapidement tourner au drame et on a tendance à se monter la tête seul en deux minutes, mais c’est juste qu’aujourd’hui, je n’ai plus envie de lire cela. J’ai par contre plutôt bien aimé le personnage de Reid ainsi que les mamans de Molly et Cassie.

Oui, car "Mes hauts, mes bas et mes coups de coeur en série" aborde la question de l’homoparentalité et ce n’est qu’une thématique parmi tant d’autres. Alors si j’ai beaucoup aimé le traitement de ce couple de femmes puisque leur relation était naturelle, mignonne et drôle à la fois, j’ai aussi trouvé que l’auteure avait un peu forcé le trait côté inclusion.

En effet, dans ce roman, on va donc aborder l’homosexualité (via le biais des parents, mais aussi de Cassie qui a une copine), la pansexualité, la grossophobie, les préjugés racistes (car la copine de Cassie est d’origine coréenne)… Sans oublier qu’en plus, de ce que j’ai compris, Cassie et Molly sont afro-américaines avec une maman juive. Bref, un sacré melting pot dans lequel finalement hormis l’homosexualité, les thématiques citées ne sont pas développées du tout. J’ai eu le sentiment que l’auteure avait une liste de thématiques en "vogue" à faire entrer dans son histoire et qu’elle avait cherché à la cocher au fur et à mesure.

Finalement, ce roman, c’est plutôt une histoire de premier amour et de prise de confiance en soi. Alors c’est chouette, ça véhicule des thématiques et des messages importants, mais je trouve que l’auteure a franchement manqué de nuances et de subtilité. L’histoire était cousue de fil blanc. Bien sûr, on y retrouve l’indétrônable triangle amoureux. De plus, Molly et Cassie ont 17 ans, pratiquement 18 et je trouvais que ça ne collait pas avec l’histoire. À la lecture, on les imagine plutôt avoir 15 ans.

"Mes hauts, mes bas et mes coups de coeur en série" n’est donc en soi pas une lecture désagréable, mais je trouve qu’elle est vraiment destinée aux lecteurs adolescents, car pour les lecteurs plus âgés, les préoccupations des personnages peuvent vite soûler et donner le sentiment qu’on tourne en rond pour pas grand chose. En plus de ça, l’écriture très simpliste n’apporte pas un intérêt de lecture autre que celui de savoir ce qui va arriver aux protagonistes.

Une histoire donc mignonnette, mais sans plus que je vais très très vite oublier et désormais, je pense que je vais tout simplement tirer un trait sur Becky Albertalli parce qu’il faut que je me rende à l’évidence, sa plume et son univers ne sont tout simplement pas faits pour moi.