Te retrouver - Keren David

Je n'ai pas aimé "Te retrouver". Pourtant, le sujet que proposait la 4ème de couverture semblait intéressant. Parler de l'adoption et de retrouvailles entre un frère et une soeur séparés, durant leur enfance, ça me bottait pas mal et j'avais espoir que ce livre m'apporte une bonne part d'émotion. Malheureusement, on est tombé dans tous les clichés du roman young adult et du coup, j'ai passé ma lecture à lever les yeux au ciel.

Oui, ça se lit pas trop mal. En même temps, l'écriture est plutôt simpliste. Le principe d'avoir des chapitres alternés du point de vue de Cass et d'Aiden n'était pas une mauvaise idée, mais l'écriture manquait cruellement de profondeur ... C'était lisse et plat, sans parler des coquilles présentes dans le texte, mais avec Hugo Romans malheureusement, j'ai l'habitude.

J'ai détesté les personnages alors que j'aurais dû avoir de la compassion pour eux. Ils étaient tous extrêmement caricaturaux. Entre la jeune fille bourgeoise froide et ne jurant que par les études, le jeune homme ancien délinquant, paumé et sachant à peine lire et bien sûr porté sur la boisson et le jeune homme cool que tout le monde adule (d'ailleurs à aucun moment on ne nous explique pourquoi tout le monde l'apprécie autant) on pouvait difficilement faire plus cliché. Les caricatures ne s'arrêtent pas là puisque certaines réflexions durant le récit m'ont là encore fait lever les yeux au ciel comme par exemple le fait que si tu es une fille intelligente, tu ne te maquilles pas, parce que c'est connu, si une fille se maquille, c'est qu'elle est forcément superficielle et sans cervelle. Il y avait aussi le fait que les "riches" dans cette histoire sont obligatoirement hautains, égoïstes et racistes.

Même la psychologie des personnages ne tenait pas debout. D'un chapitre à l'autre, ils pouvaient avoir des réactions complètement contraires. Le personnage de Cass m'a exaspéré au plus haut point. Elle m'a fait l'effet d'une gamine pourrie gâtée, hautaine et égoïste (puisque riche). Les justifications apportées sont bancales, l'histoire cousue de fil blanc et semble avoir déjà été écrite mille fois.

En plus de ça, Keren David nous case une histoire d'amour (comme si un roman young adult ne pouvait pas s'en passer) qui n'apporte finalement rien à l'histoire et que j'ai trouvé là encore beaucoup trop facile. La seule chose que j'ai appréciée dans ce roman, c'est lorsque l'auteure nous parlait de certains quartiers de Londres tels que Camden, que j'aime beaucoup, mais également le petit frère de Cass, dont malheureusement l'histoire n'est pas du tout développée.

En un mot, pour moi, c'était mauvais. J'étais bien heureuse de terminer ce roman et surtout si j'avis un ado, j'aimerais qu'il lise autre chose que ça. Parce que j'ai vraiment eu le sentiment de me retrouver face à ces feuilletons de l'après-midi sur M6, où tout est déjà vu et des histoires oh combien prévisibles.

Ce roman rentre dans les critères bien souvent demandés aux livres young adult et c'est bien dommage parce que les adolescents ne sont pas des idiots et ils ont le droit de lire des romans profonds et bien écrits qui sortent des clichés de base. En tout cas, c'est ce que je pense et j'espère sincèrement que ce genre littéraire tendra à se renouveler et à évoluer.