Âpre monde - Franck Bouysse

J’avais eu un petit coup de cœur avec "Pur sang" et j’ai eu exactement le même plaisir de lecture avec "Âpre monde". Pour le moment, cette trilogie de Franck Bouysse est pour moi une franche réussite et j’attends donc avec impatience de pouvoir lire le troisième et dernier tome.

Dans le premier, on découvrait Elias, un peu aux Etats-Unis, mais surtout beaucoup sur les traces de son histoire personnelle en France. Et ce sens, j’avais donc parfaitement retrouvé l’univers de Franck Bouysse avec cette France rurale très présente et ses personnages taiseux mais attachants. Dans "Âpre monde", si les personnages taiseux mais attachants sont toujours bien présents, ce coup-ci, on bascule complètement de l’autre côté de l’Atlantique puisque tout le roman se déroule de nouveau à Eden Creek, aux Etats-Unis. Elias est rentré avec des réponses quant à son passé. Il prend donc une sorte de nouveau départ chez lui, aux Etats-Unis tout en devant faire face à ce qu’il a laissé en partant et c’était très chouette.

Si Franck Bouysse excelle dans l’écriture de la campagne française, il est aussi tout à fait brillant lorsqu’il parle de la nature sauvage américaine et de ces petits coins reculés, chargés de passé et d’histoire. Dans "Âpre monde", Eden Creek est un lieu empreint de son passé d’occupation par les premiers peuples d’Amérique. La culture amérindienne est donc assez présent tout comme la Nature de façon générale. Il y a un vrai côté nature writting très américain présent dans ce titre et j’ai beaucoup aimé, car j’ai trouvé que l’auteur l’avait justement dosé.

Bien sûr, comme on reste dans une histoire née de l’imaginaire de Franck Bouysse, la vie est loin d’y être facile, les être odieux sont présents et les drames jamais très loin. J’ai adoré retrouver Elias. Vraiment, ce personnage a quelque chose dans sa simplicité et sa justesse du regard sur le monde qui me touche beaucoup. Il ne se passe pas mille choses dans ce livre, mais pour autant, je ne me suis jamais ennuyée, bien au contraire. Il faut dire aussi que le roman est court tout comme les chapitres et Elias étant si attachant, j’avais sans cesse envie de replonger dans ma lecture et de retrouver sa vie simple mais parfois tourmentée.

Sans surprise, la fin de "Âpre monde" se termine sur un événement qui risque de fortement faire bouger les lignes et qui m’intrigue beaucoup quant à la fin de la trilogie. Une fin qui à priori devrait ramener le lecteur une fois de plus en France. En tout cas pour ma part, je serai au rendez-vous lors de la sortie poche de ce dernier tome et pour le moment, cette saga franco-américaine de Franck Bouysse est bien partie pour devenir mon top 1 de la bibliographie de l’auteur.