Résumé du livre King Kong Théorie - Virginie Despentes
J’écris de chez les moches, pour les moches, les frigides, les mal baisées, les imbaisables, toutes les exclues du grand marché à la bonne meuf, aussi bien que pour les hommes qui n’ont pas envie d’être protecteurs, ceux qui voudraient l’être mais ne savent pas s’y prendre, ceux qui ne sont pas ambitieux, ni compétitifs, ni bien membrés.
Parce que l’idéal de la femme blanche séduisante qu’on nous brandit tout le temps sous le nez, je crois bien qu’il n’existe pas.
V.D.
En racontant pour la première fois comment elle est devenue Virginie Despentes, l’auteure de "Baise-moi" conteste les discours bien-pensants sur le viol, la prostitution, la pornographie. Manifeste pour un nouveau féminisme.
Critique littéraire de ReadTrip à propos de King Kong Théorie - Virginie Despentes
Soyons clairs, je ne suis à la base, pas très friande d'essais. Quant à Virginie Despentes, j'ai aimé certains de ses romans et j'en ai détesté d'autres. Du coup je me doutais un peu de ce que j'allais trouver dans ce livre et si j'aurais adoré me tromper, malheureusement mes "préjugés" ont été confirmé.
Je ne vais pas tourner autour du pot pendant 3 heures et je sais que je ne vais pas me faire que des amis en écrivant ça parce qu'apparemment cet essai a beaucoup plu mais je n'ai franchement pas accroché. Comme quoi, on peut être une femme sans pour autant devoir dire Hourra à tout texte, idée, discours, ... estampillé féministe.
Contrairement au discours de l'auteure qui manquait franchement de nuances, pour ma part mon avis ne sera pas tout blanc ou tout noir. Mettons les points sur les i : je ne suis pas anti-féministe, loin de là, et je trouve que certaines idées profondes de cet essai n'étaient pas inintéressantes. Le problème, c'est que ces idées ont été noyées sous un pseudo-discours très manichéen, aux relents de punk attitude et de politique anarchiste.
En tant que femme, je commence franchement à en avoir marre que depuis quelques années, on me balance à la figure que pour être une femme, une vraie femme moderne qui a tout comprit à la vie, il faut forcément avoir son badge de militante féministe et être une femme en colère qui crache sur le premier mâle blanc venu (oui parce que Despentes semble surtout faire une fixette sur ce mâle blanc Oh combien pourri jusqu'à la moelle). Ce que je n'ai pas aimé, c'est que pour quelqu'un qui souhaite combattre les préjugés et faire voler en éclats les cases, paradoxalement son discours m'a semblé bourré de clichés, de préjugés et d'idées préconçues.
J'ai aussi eu du mal avec le fait que Virginie Despentes mêle souvent la politique à son discours... J'ai franchement eu du mal à comprendre le but de la manoeuvre... L'autre souci c'est que l'auteure souhaite parler au nom des femmes mais elle y fait aussi beaucoup référence à sa vie personnelle alors que bon, on ne va pas se mentir, elle n'a pas eu, et n'a toujours pas, la vie de la femme lambda du 21e siècle. C'est dommage, mais du coup son discours qui se voulait, je n'en doute pas, à la base, fédérateur et concernant ne m'a finalement pas du tout parlé.
Et puis de façon générale, je me suis franchement ennuyée à lire ce livre. Heureusement il était court. En plus de ça, tout dans cet essai est constamment ramené au sexe. Alors ok, c'est du Despentes donc je me douais bien que le sexe serait omniprésent ainsi que le langage cru qui va avec. Et ça ne me dérange pas en soi, en tout cas dans ses romans je n'ai rien contre. C'est sa patte et on la lit aussi pour ça. Mais je ne suis pas certaine que de tout ramener constamment au sexe comme le fait fasse avancer la cause féministe.
Donc soyez prévenus, il est énormément question dans cet essai de prostitution et de pornographie. Je ne vais donc pas m'étaler plus parce que je me doute que rien qu'avec ce court laïus, je vais déjà m'attirer les foudres de bon nombre de personnes persuadées que je n'ai rien compris et que puisque je ne suis pas d'accord avec tout ce qu'elle dit, c'est que forcément je suis à la solde du grand méchant homme blanc...
Toujours est-il que si la forme n'était pas inappropriée, certaines idées manquaient de réflexion et son discours était pour moi beaucoup trop pollué d'idées punk anticapitalistes qui n'avaient rien à faire avec le féminisme et de manière générale, ses propos étaient trop clivants pour que je me sente en accord et même concernée par son discours.
Je continuerai donc à vivre ma féminité comme je l'entends (et je la vis très bien!), même si cela ne correspond pas à l'idée que Mme Despentes se fait d'une femme libre et intelligente et je continuerai également à lire ses romans car si elle n'a pas su me convaincre par rapport à sa vision de la société, elle sait parfois me convaincre quant à des oeuvres de fiction.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
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