Le meurtre - John Steinbeck

Après ma relecture grandiose de "Des souris et des hommes" il était tout à fait normal que j’ai envie de me replonger dans la plume de Steinbeck. Je me suis donc tournée vers ce petit recueil de quatre nouvelles avant d’attaquer le plus conséquent "Les raisins de la colère". Je dis souvent que pour moi, l’exercice de la nouvelle est certainement l’un des exercices les plus difficiles en termes d’écriture, encore plus lorsque l’on est sur un vrai format nouvelle, donc avec des textes assez courts comme ici. Et par conséquent, je suis rarement emballée par les recueils de nouvelles. "Le meurtre et autres nouvelles" ne fera malheureusement pas exception à la règle.

Attention, j’ai passé un bon moment de lecture et cela restait très agréable à lire parce que ça reste écrit par Steinbeck et quoi qu’on en dise, ce n’est pas pour rien que c’est devenu un auteur classique américain, mais pour moi, ce n’est clairement pas au niveau de "Des souris et des hommes".

Le harnais

Le recueil s’ouvre donc sur cette nouvelle au demeurant sympathique mais pas incroyable non plus. Ceci dit, j’ai beaucoup aimé la façon dont Steinbeck a su camper les personnages très rapidement, la facilité avec laquelle il a su leur donner corps en quelques pages. Je comprends que Stephen King soit un grand fan de Steinbeck car effectivement, dans sa façon de construire ses protagonistes, je retrouve un peu la même façon de faire chez les deux auteurs.

Le meurtre

C’est une nouvelle bien écrite qui plonge une fois de plus le lecteur dans le quotidien d’un paysan californien (décor et thématique récurrents si ce n’est constants chez Steinbeck). Par contre, je ne sais toujours pas trop quoi penser de la fin que j’ai trouvé aussi glaçante que dérangeante.

Le serpent

Je ne sais pas si je suis passée à côté d’une métaphore, mais je n’ai pas compris la chute de cette nouvelle. C’est dommage parce que j’aimais beaucoup l’ambiance bizarre, inquiétante et presque glauque un peu à la Allan Poe, mais la fin a complètement fait retomber le soufflet.

Fuite

Le recueil se termine sur cette histoire terrible retraçant la déchéance rapide d’un jeune homme. J’ai beaucoup aimé la tension et en même temps le côté nature writting qui se dégage de cette nouvelle.

"Meurtre et autres nouvelles" compte donc quatre nouvelles qui se valent tant en termes de qualité qu’en nombre de pages. C’est un recueil que j’ai trouvé donc plutôt équilibré. Les quatre histoires nous embarquent au cœur de la campagne californienne, décor de prédilection de l’auteur donc en cela, aucune surprise. Bien sûr, j’ai beaucoup aimé la plume de John Steinbeck, sa façon de camper ses personnages et de nous faire découvrir la Californie sous un jour plus pauvre et sombre qu’on a l’habitude de l’entendre conter.

Malheureusement, c’était trop court à mon goût et pour chaque nouvelle, je ressentais un manque à la fin. Je préfère quand il approfondit beaucoup plus ses personnages. Ma prochaine lecture de Steinbeck sera donc un roman pour prendre le temps d’apprécier toute la sensibilité et la qualité de sa plume.