Résumé du livre L'enfant réparé - Grégoire Delacourt
« Le jour où j'ai appris que j'avais été une victime, je me suis senti vivant. »
On a souvent dit de ses ouvrages qu'ils faisaient du bien. Lui-même a toujours su qu'il écrivait « parce que cela répare ». Que réparait Grégoire Delacourt ? Qui était son père, de plus en plus absent ? Et sa mère, qui l'éloignait chaque jour davantage ?...
Histoire d'une famille où l'on porte le déni comme une armure, L'Enfant réparé offre un éclairage unique sur le parcours d'un grand romancier. Où l’écriture est la seule échappatoire, permettant d'abord de fuir puis de dessiner, pas à pas, un chemin vers la faille originelle.
Au plus juste des mots, l'auteur nous offre un récit littéraire d'une lucidité exceptionnelle.
Critique littéraire de ReadTrip à propos de L'enfant réparé - Grégoire Delacourt
"L'enfant réparé" fut pour moi un coup de cœur en forme de coup-de-poing. J’ai lu ce récit de vie pratiquement d’une traite, en apnée totale par moment et avec l’impression d’enchaîner les gifles et les petites accalmies. Ça fait des années déjà que je dis que j’aime la plume de Grégoire Delacourt, qu’elle me touche et qu’elle me parle. Il avait déjà frappé très fort avec "Les quatre saisons de l’été" que j’ai lu il y a peu de temps, mais là, ça a tout surpassé.
Mon avis est par la force des choses très subjectif, mais avec ce type de récit, ça l’est encore plus. Soit ça vous parle, ça vous touche, ça résonne en vous, soit pas du tout. Pour ma part, il m’a touché en plein cœur. "L'enfant réparé" permet de mettre en perspective certains romans passés de l’auteur, les raisons profondes qui l’ont fait accoucher de ces histoires, comme des réminiscences de souvenirs qui tentaient de se frayer un chemin vers la surface pour faire éclater la vérité.
Dans ce livre autobiographique, Grégoire Delacourt se livre sans fard et remonte avec nous le fil de la découverte de ses secrets profondément enfouis. C’est un récit que j’ai trouvé à la fois beau et poétique mais aussi mélancolique, dur, fort et violent par moment. On a l’impression que l’auteur a sorti ses tripes, qu’il a presque vomi tous ces mots qui lui encombraient la bouche et l’esprit et parfois, je me sentais intimidée de recevoir ainsi des confessions si personnelles. On sent à quel point l’écriture de ce livre et de ses autres romans fut pour lui un mal nécessaire et en fin de compte peut-être une sorte de thérapie.
Dans "L'enfant réparé" et au travers du vécu de Grégoire Delacourt, on décortique les traumatismes de l’enfance, comment certains événements peuvent blesser à jamais une personne, entailler son cœur de façon plus ou moins profonde et donner vie ainsi à des traumas et à des réflexes et des traits de personnalité qu’elle traînera toute sa vie. Ce récit, c’est donc aussi et avant tout un récit qui parle des victimes. Et ce que j’ai aimé, c’est que Grégoire Delacourt en parle toujours avec beaucoup de pudeur, en employant parfois la troisième personne pour se mettre dans une position de distance plus confortable et moins douloureuse, et surtout, sans jamais tomber dans le pathos.
J’ai adoré la façon dont il parlait de sa mère. Une mère qui l’a protégé et aimé du mieux qu’elle pouvait et qui n’a d’ailleurs eu que cela en tête toute sa vie. J’ai trouvé très touchante de manière globale, la façon dont il a parlé des femmes qui ont traversé sa vie, que cela se soit fait dans l’amour et la tendresse ou dans des moments plus violents et difficiles. J’ai été tellement touchée par sa façon de se raconter et de raconter les autres. J’avais envie de serrer dans mes bras le petit garçon blessé et de dire à l’adulte fracturé "Allez viens, allons boire un verre, rire un bon coup et si après ça, tu as encore envie de pleurer, je serai là aussi".
"L'enfant réparé" est un récit qui m’a profondément bouleversé, je crois. Le récit d’une vie fracturée et malheureusement assez banale. C’est le récit d’une famille française classique et imparfaite. J’avais envie de dire à l’auteur que j’étais profondément désolée pour lui et en même temps de lui dire "Merci d’avoir eu le courage d’écrire ce que vous avez écrit". J’espère seulement que cette écriture lui a fait du bien.
C’est toujours difficile de parler d’une autobiographie car comment juger la vie de quelqu’un ? Ici, ce n’est pas sa vie que je juge, mais la façon dont il nous l’a livré et ce que cela peut apporter aux lecteurs et je dois dire que pour moi, c’est un sans-faute. Le style même et la construction de ce récit ne ressemblent pas à ce que l’on rencontre généralement en termes d’autobiographies, mais c’est tant mieux et puisqu’il y est question d’un parcours de vie, de la singularité d’un vécu, il est normal, et même logique que le style soit unique comme l’histoire qu’elle raconte.
Je ne sais pas si l’écriture de "L'enfant réparé" a réellement pu le guérir, mais je ne doute pas que ce récit saura toucher et peut-être aider de nombreux lecteurs. Généralement, je sais être loquace quand il faut parler des livres que j’ai aimés et j’ai toujours eu des facilité à assembler les mots pour traduire mes idées, mais j’ai la sensation que ce livre m’a scié les pieds et anesthésié les synapses tant et si bien que j’ai du mal pour une fois à exprimer tout ce que j’ai pu ressentir et penser à la lecture de ce titre. Tout ce que j’en dirais donc c’est que ce fut pour moi un formidable coup de cœur que je vais garder précieusement dans ma bibliothèque.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
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