Résumé du livre Tuer le fils - Benoît Séverac
Un fils tue pour prouver à son père qu'il est un homme. Des années plus tard, lorsque le fils sort de prison, le père est assassiné. Hasard ou coïncidence ? Pour prouver à son père violent, qui le méprise depuis toujours, qu'il est un homme, un vrai, Matthieu commet un meurtre. Il prend quinze ans de prison. Au lendemain de sa libération, son père est assassiné et le coupable semble tout désigné. Mais aux yeux des enquêteurs, cela ne colle pas : pourquoi Matthieu sacrifierait-il encore sa liberté ? Entre virilité toxique, Œdipe délétère, résilience, fiction et réalité, l'inspecteur Cérisol et son équipe vont devoir plonger dans les arcanes de cette terrible relation père-fils.
Critique littéraire de ReadTrip à propos de Tuer le fils - Benoît Séverac
J’ai désormais quelques romans de Benoit Séverac à mon actif et je dois dire que dans l’ensemble, "Tuer le fils" fut à peu près dans le même genre que les autres même si je garde une préférence pour sa saga avec le personnage de Sergine. Comme à chaque fois avec cet auteur, on n’est pas juste dans un roman policier classique. Oui, bien sûr, on va suivre une enquête, mais c’est presque avant tout un roman de société qui va aller titiller quelques thématiques sociétales et aussi disséquer les personnages et les liens qui les unissent.
Ainsi, d’un côté on va suivre une bande de flics ma foi fort sympathique et dirigée par Cérisol, un homme parfois bourru et old school mais très attachant. J’ai aimé l’ambiance entre les policiers de ce groupe et les liens presque familiaux qui les unissent. En parlant de liens familiaux, bien sûr vous vous en doutez avec un tel titre, il en est forcément question. Avec "Tuer le fils", Benoit Séverac s’attaque à la thématique des parents toxiques, de la filiation de manière générale, des blessures de l’enfance et des déséquilibres que cela peut créer pour toute la vie. Et puis, il n’a pas hésité aussi à mettre en avant les difficultés du métier de policier.
C’est donc une histoire qui présente de nombreuses thématiques intéressantes. Le problème, c’est que pour moi, l’auteur ne les a pas assez creusées. J’ai vraiment eu le sentiment qu’il y avait plein de choses à dire encore sur le sujet et surtout qu'il aurait pu beaucoup plus développer ces thématiques dans le contexte de son roman. J’aurais aimé que ce livre soit plus long et que l’auteur s’étende plus sur certains aspects. Que voulez-vous, parfois quand on aime, on en veut toujours plus.
Cependant, j’ai vraiment apprécié retrouver le côté réaliste et sociétal que j’aime chez Benoit Séverac. Avec lui, les enquêtes policières sont crédibles et ne sont pas menées par des super flics à la vie qui file à 100 à l’heure. Elles ne se résolvent pas en deux jours, il faut attendre pour avoir tel ou tel résultat d’analyse et les indices ne tombent pas du ciel. De plus, les flics ont des familles et sont parfois en week-end et en vacances. C’est bête, mais parfois à lire certains romans policiers, on a tendance à l’oublier.
"Tuer le fils" est un polar qui se lit très bien et facilement. Globalement, j’ai apprécié tous les personnages parce qu’ils sont fouillés. L’auteur a pris le temps de les développer, de leur donner de l’épaisseur, un passé… Côté protagonistes, j’ai particulièrement apprécié le personnage de la femme de Cérisol (dont j’ai oublié le prénom, mea culpa). J’ai trouvé ce personnage très original, car il s’agit d’une femme aveugle, kinésithérapeute, mais aussi championne de handisport et en plus de cela pour ne rien gâcher, c’est une femme qui ne manque pas de caractère, de piquant et de repartie. J’ai adoré !
Il faut savoir aussi qu’au début le récit est assez politique avec entre autres la présence d’un groupe néo-nazi et des questions de racisme et rapidement, cet aspect du roman a été mis de côté pour basculer dans tout autre chose. L’enquête n’est au final pas le plus important, et la fin, quant à elle, est assez prévisible et représente pour moi un élément de faiblesse dans ce roman.
"Tuer le fils" sera donc resté un titre vraiment sympa à lire, mais pas le meilleur de l’auteur selon moi, car je suis restée sur ma faim quant aux thématiques avancées. Malgré tout, il est certain que je lirai d’autres romans de Benoît Séverac, car pour le moment, tout ce que j’ai pu lire de lui m’a beaucoup plut. Même si ce ne fut pas des coups de cœur, je trouve que dans le genre roman policier urbain, réaliste et sociétal, l’auteur fait vraiment bien le job et aborde tout ça d’une façon et d’un point de vue toujours assez original. Un auteur français qui ne fait pas de bruit, mais qui mérite d’être lu.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
Ajouter un commentaire