Résumé du livre La promesse de l'aube - Romain Gary
"- Tu seras un héros, tu seras général, Gabriele D'Annunzio, Ambassadeur de France - tous ces voyous ne savent pas qui tu es !Je crois que jamais un fils n'a haï sa mère autant que moi, à ce moment-là. Mais, alors que j'essayais de lui expliquer dans un murmure rageur qu'elle me compromettait irrémédiablement aux yeux de l'Armée de l'Air, et que je faisais un nouvel effort pour la pousser derrière le taxi, son visage prit une expression désemparée, ses lèvres se mirent à trembler, et j'entendis une fois de plus la formule intolérable, devenue depuis longtemps classique dans nos rapports : - Alors, tu as honte de ta vieille mère ?"
Critique littéraire de ReadTrip à propos de La promesse de l'aube - Romain Gary
Je sais que je ne vais pas me faire que des amis parce que ce roman est vu par de nombreuses personnes comme un chef d’œuvre, mais personnellement, j’ai eu beaucoup de mal avec "La promesse de l'aube", au point que j’ai pensé à abandonner ma lecture.
"La promesse de l'aube" était mon tout premier Romain Gary. Certains me diront peut-être que j’aurais dû commencer par un autre titre mais je me suis dit qu’avant d’attaquer ses romans, et pour peut-être mieux les appréhender et les comprendre, il était utile de lire en premier son autobiographie. Malheureusement, vous l’aurez compris, ça n’aura pas été une franche réussite.
Tout d’abord, je n’ai pas accroché avec le style de l’auteur. Oui, il est indéniable que Romain Gary a ce petit quelque chose qui fait les auteurs, mais bien souvent, j’ai trouvé sa plume assez lourde et un brin ampoulée. En fait, je trouve que son style a quelque chose d’un peu vieillot et lourd et je ne peux dire autre chose que ma lecture ne fut pas agréable. Alors, oui, l’auteur est connu pour avoir très souvent recours à l’humour et surtout a l’ironie et l’autodérision. Le problème, c’est que par moment, je ne savais vraiment pas s’il s’agissait d’humour ou non et par conséquent, je n’ai pas franchement aimé la personnalité de Romain Gary.
Il faut savoir que dans cette autobiographie, il raconte son parcours de vie, de son enfance à son retour en France après la guerre et s’il est indéniable qu’il a eu un destin assez incroyable, j’ai trouvé que parfois, il se mettait trop en scène presque comme un demi-dieu, auquel il ne peut rien arriver et j’avais beaucoup de mal avec ce côté un peu pédant et prétentieux. Je le répète, ce n’est que mon ressenti, mais le fait est que je n’avais vraiment pas envie de faire connaissance avec cette personne.
J’étais néanmoins curieuse d’en savoir plus sur la vie de ce grand écrivain, ne serait-ce que pour ma culture générale. J’ai donc plutôt bien aimé le début de ma lecture et toute la partie concernant son enfance en Pologne. C’est aussi à ce moment-là que l’on rencontre l’autre grand personnage de cette autobiographie : sa mère. Ah cette Nina ! On peut dire que c’est un sacré personnage, que j’ai trouvé aussi admirable que détestable ! En effet, elle fait parfois preuve d’une abnégation, d’un dévouement et d’un don de soi complètement dingue pour son enfant. Et dans ces moments, on se dit, mon Dieu ce que l’amour maternel est capable de faire faire. Et puis, bien souvent, j’ai ressenti un vrai malaise lorsque l’auteur racontait sa relation avec cette mère étouffante et décisionnaire à outrance qui semble tout décider pour son fils avec qui les rôles sont souvent biaisés.
En effet, très certainement à cause de l’absence d’une présence paternel au domicile, la position de Romain Gary envers sa mère est souvent ambiguë. Tous deux semblent entretenir une dépendance mutuelle un peu malsaine, et ce, durant toute leur vie. Le lien est on ne peut plus fusionnel, mais parfois, c’était bien trop. D’ailleurs, l’auteur par moment dit ne pas forcément bien le vivre et c’est on ne peut plus normal ! Sa mère est aussi bourrée de contradictions et pleine de préjugés, sur la France qu’elle idéalise, mais aussi sur les artistes, sur ce qu’un homme un vrai, doit être ou non, sur ce que son fils doit devenir,… Bref, une mère que j’ai trouvée bien souvent castratrice tout en étant aimante. Un personnage donc très ambigu qui malheureusement n’a pas su me toucher.
Et puis ensuite, le récit s’est enlisé dans une sorte de ventre mou. Je n’ai pas aimé toute la partie concernant son passage dans l’armée qui m’a franchement ennuyée jusqu’aux derniers chapitres qui, je trouve, sont vraiment les plus intéressants et les plus touchants de tout ce récit. Et je suis d’autant plus triste de ressortir avec cet avis très mitigé de cette lecture que j’ai vraiment trouvé dans ces derniers chapitres, une très belle émotion que j’aurais aimé ressentir pendant tout le livre et des phrases d’une poésie dingue que j’attendais, la encore, dans tout le reste du roman.
Je suis donc déçue parce que je sens, je sais que Romain Gary a une belle plume capable d’une poésie et d’une délicatesse dingue, mais la façon dont il nous raconte sa vie et sa relation ambiguë avec sa mère m’a malheureusement perdu à de nombreux moments. J’ai aussi noté un rapport à la sexualité dans certains passages, notamment avec de très jeunes personnes, dérangeant et puis l’emploi par moments de termes et expressions envers les homosexuels franchement dégradants. Là encore, il est fort probable que ce fut de l’humour, mais ce n’était franchement pas clair et du coup, j’avoue que ça m’a franchement dérangé de lire ça.
Je n’aurais malheureusement pas grand-chose à dire de plus sur "La promesse de l'aube" parce que comme je l’ai dit, cette lecture m’a franchement pas mal ennuyée et à un moment, je lisais ce livre sans grand intérêt et je suis donc peut-être passé à côté de certaines choses. Toujours est-il que pour moi, ce fut donc une déception et une lecture fastidieuse même si je reconnais qu’il y avait des choses très intéressantes.
J’essayerai donc de lire une fiction de cet auteur, pour voir si cela pourrait plus me convaincre et si j’y trouve vraiment, cette plume fine et poétique que j’ai entre aperçu à la fin de "La promesse de l’aube".
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
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